Retour à l'accueil du site de la SFO Poitou-Charentes et Vendée

SFO-PCV Société Française d'Orchidophilie de Poitou-Charentes et Vendée

AccueilOrchidées indigènesVariations
VARIATIONS - Albinime - viridisme et autres anomalies chromatiques chez les Orchidées indigènes




VARIATIONS

Albinisme- viridisme, et autres anomalies chromatiques chez les Orchidées indigènes
 


fleurs albinos anomalies chromatiques chez les orchidées

La compréhension des différents défauts de pigmentation
implique la connaissance de quelques rudiments d’histologie végétale très simples mais fondamentaux.



Quel que soit l’organe végétal, floral ou foliaire... sa coloration est liée au contenu pigmentaire de ses cellules, épidermiques, parenchymateuses ....
Deux grands niveaux de concentration en pigments sont détectables au microscope.

  - d’une part les plastes situés dans le cytoplasme.
Les chloroplastes contiennent les pigments photosynthétiques : Chlorophylles a et b, bêta Carotène, Xanthophylles, qui captent l’énergie lumineuse et permettent aux végétaux dits chlorophylliens de se nourrir en incorporant le CO2
Les chromoplastes renferment des pigments de coloration tel le lycopène qui donne sa couleur rouge à la pulpe de tomate par exemple. Ils concernent surtout les fruits.

 - d’autre part la vacuole, vaste poche remplie d’eau au centre de la cellule et qui confère leur rigidité aux organes qui flétrissent justement par déficit de cette eau.
La vacuole, surtout des cellules épidermiques et sous-épidermiques renferme des pigments anthocyaniques. La couleur des anthocyanes varie en fonction du pH (équilibre acido-basique) de la vacuole. Les pétales d’une même plante (Pulmonaire par exemple) peuvent ainsi varier de couleur d’une fleur à l’autre sur le même pied : bleus en milieu basique, rouge vif en milieu acide.


Les pigments chez les végétaux. Localisation dans les cellules Chloroplastes vacuoles
Schéma synthétique de la structure d’une cellule végétale montrant la double localisation des pigments

Albinisme et viridisme s’expliquent par la double localisation, vacuolaire et chloroplastique des pigments cellulaires. 


Exemple d’albinisme chez Cephalanthera rubra.

Chez cette plante les sépales et les pétales ne renferment pas ou très peu de chloroplastes. C’est courant pour les pièces du périanthe chez la plupart des fleurs.
La couleur rose du périanthe est donc entièrement due à la concentration en anthocyanes dans les vacuoles.
Or il arrive par suite de mutations dans la chaîne de synthèse des pigments anthocyaniques que ceux-ci ne soient plus fabriqués dans les cellules.
Les vacuoles deviennent alors incolores, ce qui se traduit à l’échelle macroscopique par une coloration blanche du périanthe : on parlera d’albinisme
.

Albinisme chez Cephalanthera rubra pigments concernés

NB. On remarquera que le bouton floral de la fleur albinos est légèrement verdâtre.
C’est que l’épiderme de la face inférieure des sépales renferme une faible quantité de chloroplastes, suffisamment pour donner cette coloration.
Chez les fleurs normalement pigmentées les mêmes chloroplastes sont présents, mais la coloration verte est masquée par la forte concentration en anthocyanes.

Cas de viridisme chez Ophrys insectifera

Dans ce cas la fleur pigmentée renferme en quantité : et des chloroplastes dans le parenchyme du labelle charnu et des anthocyanes surtout concentrées dans les cellules épidermiques villeuses de la face supérieure du labelle.
Chez la fleur normalement pigmentée, la coloration verte, chlorophyllienne, passe inaperçue, là aussi couverte par la forte concentration en anthocyanes vacuolaires.
Que survienne une mutation qui coupe la chaîne de synthèse des anthocyanes, en quelque point que ce soit (plusieurs mutations peuvent être incriminées) les anthocyanes ne sont plus synthétisées, mais la synthèse de la chlorophylle dans les chloroplastes n’en est en aucun cas affectée et sa couleur s’exprimera donc : seule.
Il en résulte un labelle non pas blanc mais vert à jaunâtre, selon la composition pigmentaire des chloroplastes et la prépondérance des pigments caroténoïdes : on parle pour cette raison de viridisme et de formes chlorantha et non plus d’albinisme.


Viridisme chez Ophrys insectifera



Notions d’hypochromie et d’hyperchromie.

Hypochromie chez Ophrys apifera Il arrive parfois chez les Ophrys mais aussi chez d’autres espèces, que les pigments vacuolaires, sans être absents, soient synthétisés en quantité insuffisante pour donner une coloration normale au labelle ou au périanthe.
On parle alors d’hypochromie.
A l’invers une très forte synthèse de ces pigments donne une coloration exagérée par rapport au type courant.
On parle alors d’hyperchromie.

Dorénavant les termes d’albinisme et d’albinos, de viridisme et de formes viridiques, d’hypochromie et d’hyperchromie ne devraient plus être utilisés à contrario
.

 
 
 

 Hypochromie chez Ophrys apifera






Visitez à partir des articles associés présentés ci-dessous les photos de nos adhérents toujours spectaculaires et rares sur des cas d’albinisme et de viridisme rencontrés au gré de leurs prospections.






 
Articles associés