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ESPACE LUDIQUE - Contes - L’Ophrys de la Passion (Ophrys passionis) Conte inédit de Julien Piaux






L’ophrys de la passion
(Ophrys passionis)


Il était une fois un jeune homme amoureux de la plus belle et plus douce des femmes.
Un soir, avant pâques, vers la fin mars-début avril, elle lui demanda de lui offrir quelque chose d’unique et de merveilleux en gage de son amour pour elle.
Le brave Jules promit de s’exécuter en l’échange de leurs fiançailles…




Clémence, sa copine, accepta de s’engager à condition qu’il le lui apportât dès le lendemain soir.
Le lieu du rendez-vous était fixé au loin du village, en haut de la colline, pour avoir une vue sur le coucher du soleil puis la lune et les étoiles…
Le jeune homme était empli de fougue, d’ardeur et de passion pour celle qui était sa joie de vivre.




Jules se leva dès l’aube et les premières lueurs du soleil…
Inquiet, il voulait être sûr de trouver l’objet qui lui permettrait de s’assurer la fin de sa vie avec sa bien-aimée…
Il prit toutes ses économies car ce qui est rare est cher et ce qui n’a pas d’égal est ce qui est de plus rare…
Et s’il ne possédait pas assez d’argent ?




Il traversa les bois, les clairières, les marais…
Il trouva quelques rares fleurs, des minéraux et des fossiles, mais rien d’exceptionnel.
En chemin vers le village, il tomba sur un jeune garçon aux cheveux blonds. Le pauvre s’était retrouvé empêtré dans des ronces après avoir poursuivi son chien. Son front était même écorché…

 

Jules prit son couteau et beaucoup de son temps pour dégager une par une le pauvre garçon des ronces…
Celui-ci le remercia.
Mais quand il eut fini, Jules s’aperçut qu’il avait perdu beaucoup de son précieux temps.
La matinée touchait déjà à sa fin et l’on verrait bientôt venir le soleil de midi.
Il était encore loin du village alors il courut aussi vite qu’il put…


Quand Jules arriva au marché du village il était essoufflé et avait faim…
Il n’avait pas même jeté un oeil sur les étalages pour choisir le cadeau merveilleux qu’il offrirait à Clémence, qu’un mendiant l’interpella…
C’était un homme d’une quarantaine d’années. Encapuchonné, vêtu de loques, c’était un lépreux…
Généreusement Jules lui offrit quelques sous…



L’homme sale et barbu, était content.
D’habitude personne ne l’aide car tout le monde a peur d’attraper sa maladie…
Jules n’avait peut-être déjà plus assez d’argent pour acheter le présent de sa bien-aimée.
Il ne mangea qu’un morceau de pain.
Mais malgré les belles robes, les bijoux aux pierres précieuses, il ne trouva rien qui sortait de l’ordinaire au village…



 

Jules n’avait toujours rien pour l’élue de son coeur.
Il devait repartir pour être à l’heure à son rendez-vous sur la colline.
Il avait peur d’arriver les mains vides sans tenir sa parole…
Si cela arrivait, elle ne voudrait peut être pas de lui !
Il espérait quelque chose de miraculeux sur le chemin pour le lui donner…


Au pied de la colline, il y avait un vieillard qui portait un tronc très lourd sur son dos comme s’il portait sa croix…
Jules l’aida en lui demandant s’il pouvait le conseiller pour trouver quelque chose.
Je dois offrir un cadeau exceptionnel à celle que j’aime. Mais je n’ai rien d’autre pour elle que mon coeur.
L’homme dit à Jules de mettre la main sur son coeur. L’homme lui dit qu’il était brave, courageux, qu’il avait bon coeur et que cela méritait une récompense…
 


 

C’est alors qu’eut lieu un prodige.
Une lumière scintillante jaillit entre ses mains et sa poitrine. Jules tenait dans ses mains un petit bulbe.
Le vieillard lui expliqua… Ce bulbe symbolise ton coeur. Moi, le jeune garçon et le lépreux que tu as secouru ne sont autres que le christ…
Je t’ai mis à l’épreuve car cette quête impossible est soufflée par le malin pour empêcher votre union. Près d’elle, tu le lanceras au sol en criant mon nom : Jésus…


 

Jules le remercia et retrouva Clémence en haut de la colline au coucher du soleil comme prévu.
Elle fut d’abord attristée de ne rien voir entre ses mains.
Il l’embrassa et sortit de sa poche le bulbe. Il le fit rouler au nom du seigneur.
Dans un éclat divin, le bulbe se transforma en une superbe orchidée de la couleur de la passion et semblable à un coeur…



 

Cet ophrys fut baptisé Ophrys de la passion en référence à la passion du Christ…
Mais cela n’empêcha pas Jules et Clémence de célébrer leur amour dans un mariage…

Julien Piaux