CONTRIBUTION A L’INVENTAIRE DE L’ORCHIDOFLORE DE LA FACADE ATLANTIQUE Cette publication s’inscrit dans le cadre du Contrat d’Objectif passé entre la Société Française d’Orchidophilie de Poitou-Charentes et de Vendée (SFO PCV) et le Conseil Régional de Poitou-Charentes.
ETUDE DES POPULATIONS ARANIFORMES A FLORAISON PRECOCE
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Résumé. L’utilisation de séquences d’ADN nucléaire et chloroplastique a permis de mettre en évidence que les taxons « de référence » ne sont pas eux-mêmes suffisamment génétiquement différenciés pour être considérés comme des unités spécifiques nettement distinctes. Toutefois, ces premières analyses ont mis en évidence une variabilité moléculaire qui, bien que réduite, permet de circonscrire trois groupes correspondant aux représentants des : (1) O. sphegodes (Devey et al., 2008) et O. araneola Maumont et Chenac ; (2) O. sphegodes de Beau-Peu ; (3) O. passionis Oléron Les-Courants et Kervégant et O. sphegodes Champeloup et les Granges. Les groupes (1) et (2) ont des génomes nucléaires différents (à hérédité biparentale) mais un génome chloroplastique similaire (à hérédité maternelle). A l’inverse, les groupes (2) et (3) partagent un même génome nucléaire (à hérédité biparentale) mais des génomes chloroplastiques similaires (à hérédité maternelle). Ces observations suggèrent la survenue d’échanges génétiques entre groupes et donc qu’il pourrait s’agir d’hybrides. L’analyse d’individus représentant les différentes populations indéterminées a révélé deux situations différentes. : les populations de Saint-Loup, de la Tresson et des Sableaux et une partie des individus des Olonnes se rattachent clairement (par leur ADN nucléaire et Chloroplastique ) au groupe (1) tandis que un individu des Quatre-Vents et un individu des Olonnes montrent des affinités génétiques avec le groupe (2). Ainsi, nous observons des différences morphologiques entre populations alors que les taxons peuvent être similaires d’un point de vue génétique. Ce phénomène peut être lié d’une part à la plasticité phénotypique des Ophrys (Malmgren, 2008), c’est-à-dire leur capacité à exprimer différents phénotypes à partir d’un même génotype selon les conditions environnementales. Cependant nous observons aussi des similitudes morphologiques entre des populations identifiées comme O. sphegodes (celui issu de la littérature et nos échantillons) alors qu’il existe des différences d’un point de vue génétique. Cela laisse supposer que les différences observées pourraient être dues à une radiation récente avec un début de sélection divergente, liée à une forte pression de sélection (i.e. les pollinisateurs) entraînant une différenciation incomplète des lignées. Les observations ont ainsi permis de mettre en évidence une diversité morphologique observable sur le terrain, non liée à une divergence génétique ; toutefois une variation génétique cryptique a pu être détectée dans certaines populations (Olonnes et Saint-Loup). Ces résultats élargissent notre connaissance de la diversité des populations naturelles d’Ophrys à préserver dans la région du Poitou-Charentes et de la Vendée. La poursuite des premiers efforts d’évaluation génétique devrait permettre de mieux cibler les populations et les habitats à protéger.
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