Un beau mariage pour de beaux enfants (2)
Cet article, suite du précédent, tente d’identifier les géniteurs potentiels de la collection d’hybrides entre Ophrys insectifera et Ophrys aranifera de la station de Lavoux, dans la Vienne (86)
ORCHIDEES INDIGENES |
HYBRIDES
Un beau mariage, pour de beaux enfants. (2)
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Cet article reprend l’étude d’une superbe population hybride entre Ophrys insectifera
et Ophrys aranifera
photographiée à Lavoux (86), hybrides caractérisés par une macule isolée au milieu du labelle, dans la majorité des cas.
L’étude du parent O. aranifera
responsable habituellement du raccordement de la macule au champ basal s’impose. Se reporter à l’article précédent présentant une galerie de portraits des parents potentiels, ainsi que celle des hybrides.
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Je ne prendrai plus en compte dans cette page le collier péristigmatique, prolongement axial de la macule autour du champ basal, pour ne m’intéresser qu’aux segments maculaires S1, S2, S3, constitutifs de la structure de base de la macule des Ophrys.
Ophrys insectifera
présente une structure maculaire dégradée par disparition du premier segment S1 et possède donc une macule de type S2, S3 isolée du champ basal, alors que O. aranifera
possède généralement une macule complète du type S1, S2, S3 bien au contact du champ basal.
Je ne discuterai pas non plus de la distinction des pieds parentaux producteurs du pollen et des graines. Certains ont des certitudes sur ce sujet. Ce n’est pas mon cas.
( en savoir plus sur la macule des Ophrys...)
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Parents compatibles |
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Hybrides |
O. insectifera |
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O.aranifera |
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Hybride photo. 1 |
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(1) [S2, S3] |
x |
[S2] |
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> |
[S2, S3] |
(2) [S2, S3] |
x |
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[S2, S3] |
> |
[S2, S3] |
Dans le croisement (1) l’hybride récupère par complémentation le segment S3 chez O. insectifera.
L’absence du segment S1 chez les deux parents donnera chez l’hybride une macule isolée du champ basal du labelle.
Dans le croisement (2) les deux parents codent pour les mêmes segments S2 et S3, et sont donc déficients tous deux pour le segment S1. La macule sera donc isolée du champ basal du labelle chez l’hybride.
Cette interprétation vaut également pour les hybrides des photos 3, 7 et 9 du tableau 1 de la page précédente . |
O. insectifera |
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O.aranifera |
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Hybride photo. 5 |
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[S2, S3] |
x |
[S2, S3,S4] |
> |
[S2, S3, S4] |
Comme précédemment les deux parents sont déficients pour le segment S1.
La macule sera donc isolée du champ basal du labelle chez l’hybride.
L’apport d’un segment S4 par O. aranifera confère ce segment S4 à l’hybride par complémentation. |
O. insectifera |
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O.aranifera |
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Hybride photo. 6 |
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[S3] ? |
x |
[ S3] ? |
> |
[S3] |
La présence d’un seul segment maculaire chez l’hybride, (probablement S3, vue la position très distale sur le labelle), implique que les deux parents ne possèdent que ce seul et unique segment, ce qui exclut tout phénomène de complémentation.
Avant la découverte de la station de Lavoux je n’avais jamais rencontré un O. insectifera avec un seul segment et de façon rarissime des O. aranifera présentant le même caractère pour un segment non proximal. |
O. insectifera |
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O.aranifera |
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Hybride photo. 4 |
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[S2, S3] |
x |
[S1, S2, S3] |
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[S1, S2, S3] |
[S2, S3] |
x |
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[S1, S2, S3] |
> |
[S1, S2, S3] |
La disjonction chez l’hybride, entre le segment S1 et le bloc S2,S3 est héritéé du parent O.aranifera.
La plus grande compacité du bloc S2 S3 chez l’hybide est héritée du parent O. insectifera. |
O. insectifera |
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O.aranifera |
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Hybride photo. 2 |
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(1) [S2, S3] |
x |
[S1,S2,S3] |
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[S1, S2, S3] |
(2) [S2, S3] |
x |
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[S1, S2, S3] |
> |
[S1, S2, S3] |
La macule de cet hybride est proche du type courant mais s’en distingue cependant par son manque de compacité.
Il est plus probable que cet hybride soit issu du croisement avec un parent O. aranifera du type (2) plutôt que du type (1). |
O. insectifera |
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O.aranifera |
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Hybride photo. 8 |
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[S2, S3] |
x |
[S1, S2, S3] |
> |
[S1, S2, S3] |
L’hybride présente des taches de corrosion de sa macule.
Ce caractère est héréditaire, mais le positionnement des taches peut varier, même sur un même pied d’une fleur à l’autre et donc probablement aussi lorsqu’on passe des parents aux descendants.
Le pied O.aranifera présenté était mélangé à la population et constitue donc un parent présomptif. Le vrai parent a aussi pu échapper à mon investigation ou a peut-être disparu. |