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COMPTE-RENDU des sorties du 11 et 25 mai en Charente dans le Montmorélien et le Rouillacais


COMPTE - RENDU D’ACTIVITES

SORTIES PRINTEMPS 2019

Sorties SFO/CREN des 11 et 25 mai en Charente


Texte et photos J-M Mathé



Chaque année, la SFO-PCV organise, avec l’antenne de Charente du CREN, deux sorties sur les coteaux des sites natura 2000 des « Coteaux du Montmorélien » et des « Coteaux entre Marsac et Les Bouchauds ».



Samedi 11 mai : sortie dans le Montmorélien.




En 2019, le choix s’est porté sur un nouveau coteau, celui du Maine Long, sur la commune de Brie-sous-Chalais. 25 personnes sont au rendez vous de 14h30, à Ronsenac, pour un covoiturage de quelques kilomètres jusqu’au site. Les véhicules étant garés au bord de la petite route qui mène au sommet du coteau, des explications sur le site et ses orchidées sont données par Mélanie Adam (responsable de l’antenne de Charente du CREN) et par J-M Mathé, qui guideront la sortie en compagnie de Sébastien Dexpert (SFO-PCV).



La visite commence par les bermes et le talus, ce dernier bien exposé au sud/sud-est sur toute sa longueur. On trouve là un intéressant cortège d’orchidées de pelouses mésophiles, plutôt sèches : Orchis pyramidaux (Anacamptis pyramidalis), nombreux et en début de floraison, Orchis pourpres (Orchis purpurea) le plus souvent fanés, Orchis homme-pendu (Orchis anthropophora), Orchis bouc (Himantoglossum hircinum), Ophrys jaune (Ophrys lutea),

Ophrys bécasse (O. scolopax), Ophrys abeille (O. apifera), Ophrys mouche (O. insectifera), Orchis brûlé (Neotinea ustulata).






Les conditions climatiques particulières du printemps 2019 (premiers mois de l’année très doux mais très secs, suivis de quelques jours de gel matinal en avril) expliquent l’absence de certains taxons précoces, comme les Ophrys du groupe aranifera. La présence de quelques pieds de Sérapias langue (Serapias lingua), plante de zones humides, est due au caractère marneux du substrat, localement moins sec.




La flore générale est caractéristique de ce type de milieu, à la végétation herbacée rase, sur substrat très pauvre.
On reconnaît, en fleurs, la Petite coronille (Coronilla minima), le Fer à cheval (Hyppocrepis comosa), la Cardoncelle molle (Carthamus mitissimus),


le lin à feuilles étroites (Linum tenuifolium), ainsi que de nombreuses touffes d’Astragale de Montpellier (Astragalus monspessulanus), plante protégée régionalement.



Arrivés au sommet de la côte, nous pénétrons dans la partie clôturée qui couvre le sommet du coteau, gérée par pâturage ovin. Le propriétaire rejoint alors le groupe et nous explique que grâce à un contrat natura 2000, il a pu financer la clôture du site, permettant à un éleveur voisin d’y placer un troupeau d’une vingtaine de brebis.


Explications sur la gestion données par le propriétaire (à droite).

Par ailleurs, il a entrepris de réouvrir la partie boisée du site, fortement embroussaillée. Un travail de restauration qui n’en est qu’à ses débuts, ce qui explique la moindre densité des orchidées par rapport au talus en contrebas : quelques A. pyramidalis, O. purpurea (ici encore en parfait état), O. scolopax, O. insectifera, ainsi que des Listères à feuilles ovales (Listera ovata) et des Céphalanthères à longues feuilles (Cephalanthera longifolia).









Le retour s’effectue par la partie du coteau située en dessous de la route, non gérée et assez embroussaillée.



On y retrouve le cortège vu sur le talus, ainsi que quelques touffes d’Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea), très proches de la floraison.



Samedi 25 mai : sortie dans le Rouillacais.

Rendez vous avait été donné à la Ferme des Bouchauds pour une courte randonnée sur les sites de Bois Redon et du bois des Bouchauds. 19 personnes sont présentes. Elles seront guidées par Cécile Tartare, du CREN, animatrice du site natura 2000 et gestionnaire d’une partie du site, et par J-M Mathé, de la SFO-PCV.


Dès le début du parcours, sur le talus bordant la route, les orchidées abondent : Orchis homme pendu (Orchis anthropophora), nombreux et en pleine floraison, Orchis boucs (Himantoglossum hircinum), Ophrys bécasse (Ophrys scolopax) bien fleuris et abeille (Ophrys apifera), à la floraison moins avancée. Après la traversée du bois des Bouchauds (au passage, observation de pieds en boutons de l’Epipactis helleborine) et d’une portion de plaine, nous arrivons au Bois Redon. La première parcelle de pelouse à Genévriers, qui a fait l’objet d’un chantier d’entretien par des bénévoles SFO/CREN en 2015, se révèle très riche. Nous retrouvons Orchis anthropophora, Himantoglossum hircinum, Epipactis helleborine, Ophrys apifera, Ophrys scolopax (très nombreux et variés), ainsi que des Orchis pyramidaux (Anacamptis pyramidalis) et des Orchis verdâtres (Platanthera chlorantha). Un peu plus loin, une lisière abrite des Céphalanthères rouges (Cephalanthera rubra) en début de floraison. La visite se poursuit en parcourant l’alternance de pelouses rases, de fourrés à Genévriers et de boisements clairs à Chêne pubescent et à Erable de Montpellier. Les deux Limodores de la flore européenne sont présents : le Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum), assez abondant dans l’ensemble des boisements, et le Limodore à éperon court (Limodorum trabutianum), localisé à une parcelle de bois clair. Nous avons la chance de trouver quelques individus encore fleuris de Limodorum trabutianum, plante rare et protégée, permettant de le différencier de son « cousin » : absence d’éperon, labelle entier très peu différencié, plante plus grêle et de floraison plus précoce. Nous trouvons aussi quelques Ophrys araignée (Ophrys aranifera) en fin de floraison, plusieurs Céphalanthères à longues feuilles (Cephalanthera longifolia) encore fleuries, de discrètes Listères à feuilles ovales (Neottia ovata) et de nombreux Ophrys mouche (Ophrys insectifera).


Cécile Tartare explique la gestion des parcelles possédées par le CREN (ou en convention de gestion avec les propriétaires), en partenariat avec un éleveur ovin. Un troupeau de brebis entretient le site pendant quelques semaines en fin d’été. Une parcelle clôturée le maintient en sécurité pendant la nuit, puis des clôtures mobiles permettent d’assurer une tonte en rotation des autres parcelles. L’intervention est éventuellement complétée par une fauche manuelle ou un broyage mécanique. Le résultat est spectaculaire : des tapis d’Anacamptis pyramidalis (dont certains individus albinos) mêlés à des Platanthera chlorantha et à tous les Ophrys cités précédemment, font l’admiration de tous ! Le retour s’effectue par un sentier empruntant une longue bande boisée reliant Bois Redon et les Bouchauds. Tout le long, des Epipactis helleborine, des Platanthera chlorantha, des Cephalanthera longifolia, des Limororum abortivum

De retour au bois des Bouchauds, un boisement mixte de feuillus avec une proportion importante de Hêtres abrite une petite station de Neottie nid d’oiseau (Neottia nidus avis), orchidée de sous bois que l’on a rarement l’occasion de montrer lors des sorties. Deux pieds fleuris, au milieu des hampes sèches de l’année précédente.

 

La visite se termine par l’enceinte du théâtre gallo romain, bien restauré. La pelouse qui couvre la pente se révèle riche en orchidées avec des Ophrys apifera, aranifera et
scolopax,
des Orchis anthropophora, des Anacamptis pyramidalis.




 
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