Sortie Oléronaise du 23 avril 2022
C’est sous un ciel roulant de gros nuages gris qu’une dizaine de personnes se sont donné rendez-vous pour cette journée quasi traditionnelle d’observation des orchidées oléronaises. La pluie ne tardant pas à venir, nous prenons rapidement la direction du site le plus riche en espèces.
Le Fief-Mélin.
Le manque de pluie depuis le début de l’année nous faisait craindre le pire. Très peu d’orchidées avaient été vues deux semaines avant la sortie. Mais fort heureusement, quelques petites averses sont arrivées à point nommé pour réveiller tout ce petit monde.
C’est au chant du rossignol et sous la pluie que nous sillonnons les nombreuses allées ouvertes par les chasseurs mais aussi les vastes zones débroussaillées depuis peu par la Communauté de Communes. Nous sommes étonnés de voir qu’en si peu de temps, les orchidées ont repris possession des lieux. Nous croisons bon nombre d’orchidées déjà citées mais aussi Anacamptis pyramidalis en tout début de floraison et plusieurs pieds d’Orchis anthropophora. On ne dira jamais assez la nécessité d’ouvrir les milieux pour favoriser le développement des orchidées. Gestion remarquable qu’il fallait souligner.
Notons pour finir quelques plantes qui, elles aussi, ont bénéficié de la lumière : le polygala bleu (Polygala calcarata), l’ail rose (Allium roseum) et le lin bleu (Linum usitatissimum subsp. angustifolium).
Sur le chemin du retour, nous notons quelques Ophrys passionis en fin de floraison et… une femelle de chevreuil qui nous regarde, étonnée de voir des promeneurs par un temps pareil puis qui s’éloigne tranquillement.
Un rapide arrêt en bord de forêt pour voir si Neottia nidus-avis était fleuri mais rien, trop tôt. Par contre, nous aurons la chance d’apercevoir un renard traverser la route.
Les Courants
Les Bris
Pour le dernier arrêt de la journée, nous partons au sud de l’île, aux marais des Bris. Propriété du Conseil départemental de la Charente-Maritime (c’est un ENS), sa gestion par défrichage et fauchage tardif permet là aussi la préservation des orchidées et surtout de l’une d’entre elles devenue rare : le Serapias parviflora.
Le soleil est enfin de la partie et la Bouscale de Cetti nous accompagne de son chant bien percutant. Direction la prairie où nous attendent de beaux Anacamptis laxiflora dont certains à fleurs blanches, des pieds « en robe de mariée » comme l’a dit l’un d’entre nous. C’est au total dix pieds à fleurs blanches qui seront dénombrés. Quelques Ophrys passionis côtoient les Anacamptis morio en fin de floraison et deux Cephalanthera longifolia se sont épanouis à l’abri de la haie.
Des salsifis aux fleurs bleu violet (Tragopogon porrifolius subsp. porrifolius), tout frais éclos, attirent les photographes. Nous recherchons à l’emplacement de la petite station de Serapias lingua connue quelques échappés du carnage qui auraient repoussé mais rien. À la place, un trou, terre dénudée… les sangliers ont mangé tous les bulbes ! Pour finir, quelques rosettes de Serapias parviflora seront repérées mais bien trop tôt pour la floraison. C’est ainsi que se termine notre journée, bien plus riche que ne le laissait supposer la sécheresse de ce début d’année. L’île d’Oléron nous surprendra toujours !
Martine Bréret Orchidées vues : Crédit photos : Martine Bréret, Marie-France Parascandolo, Jean-Michel Mathé
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